Petits clones danseurs et pantins articulés s’agitent tout autour de moi,
Dans la malsaine moiteur du dancefloor, ils s’enivrent à chaque pas.
Le rythme s’accélère et je suffoque chaque seconde davantage,
Couleurs, gens, musique et esprits s’échauffent comme un mirage.
Mes yeux me piquent et les néons m’aveuglent comme des lasers
Ma tête s’étourdit comme une toupie qui vacille de travers.
Asphyxie pré-programmée, comment allez-vous tous finir ?
La soirée vous aliènera-t-elle jusqu’à brûler vos sourires ?
Va-t-on m’injecter un sérum contre cette prise de conscience ?
Tandis que je crache mes poumons sur des airs de défiance.
On me dit que c’est terriblement hype de rentrer dans la danse
Tandis que ce carcan doré me met dangereusement en transe.
Tout est tellement artificiel entre ces quatre murs,
Est-ce que je dois lisser mon esprit pour gommer les brisures ?
Ainsi, j’ai enfilé l’uniforme obligatoire pour passer inaperçue,
Et acquis quelques signes extérieurs de richesse pour être reconnue.
Je rentre désormais en fusion avec le monde,
Ca brûle, ça crie, merde, ca gronde !
On me dit de fermer les yeux, de faire le vide…
L’inconscience, parait que c’est le remède ultime.
En attendant, on me demande déjà mon ticket boisson
Boire encore un verre contribuera-t-il à ma déraison ?
Je suis partie désormais vers les lointaines étoiles de Sade,
Où les petites stars préfabriquées mènent la mascarade.
Je m'invente toute une vie de strass et de paillettes,
Et m’agite contre ces hommes-robots que rien n’arrête.
Je suis devenue comme eux, un pur produit de consommation,
J’attends que l’on m’achète pour mon apparence et mes fonctions.
Taille, poids, look, et compte en banque passés au crible,
Je rentre enfin dans les cases prévues et deviens une cible.
Comment vais-je pouvoir m’évader de ces lieux de perdition ?
M’échapper de ce conformisme et trouver une issue à ces pulsions ?
Je rêve de gerber leurs codes et leurs panneaux publicitaires,
Ils ont déjà colonisé nos terrains de jeux, entrons en guerre !
Ne nous laissons pas manipuler par des vendeurs de chimères,
Nos nuits valent mieux que ça, rendons les amers.